Vol au-dessus d'un nid de coucou - Une clameur pour la liberté
- Luna Cocq
- 25 mai
- 3 min de lecture
Vol au-dessus d'un nid de coucou - Une clameur pour la liberté

Un nouvel arrivant à l’hôpital psychiatrique : que pourrait-il mal se passer ?
Le concerné même, McMurphy, ainsi que l’ensemble des patients et des employés étaient loin d’imaginer le chaos qui les attendait. Quoique, « chaos » n’est sûrement pas le mot adapté, du moins pas en ce qui concerne les internés. Pour eux, il est plus fiable de dire : ils étaient loin d’imaginer l’expérience inoubliable qui les attendait.
En effet, alors qu’ils vivaient dans leur quotidien monotone et pouvant sembler ennuyeux, l’arrivée de McMurphy va agir comme un ouragan emportant tout sur son passage, emmenant ainsi avec lui ces hommes dans sa folie. Mais qu’est-ce que la folie ?
Est-ce s’entêter à essayer d’avoir une conversation avec un supposé sourd-muet ? Est-ce vouloir assister à la Coupe du Monde de baseball ? Est-ce organiser un match de basketball ? Est-ce partir en expédition sur un bateau de pêche ?
Ces activités, à leur façon, ont eu toute la même finalité : les éclats de rire et la bonne humeur des patients. Certaines d’entre-elles étaient-elles interdites, voire illégales ? Oui, mais comment en considérer cet aspect, quand nous voyons l’effet qu’elles ont eu sur ces hommes ?
Ces hommes qui, visiblement, n’ont jamais connu une telle liberté, une telle joie de vivre avant McMurphy. Si, lorsque l’opportunité nous ait donnée, vouloir s’amuser est considéré comme de la folie, ne sommes-nous pas tous un peu fous ?
Alors, le public est totalement obnubilé par les péripéties vécues au long du séjour, mais il n’est pas seulement spectateur. Il participe à celles-ci, il est témoin et conscient des répercussions que peuvent avoir les actes des internés, mais enfin, il rit de bon cœur avec eux. Seulement, toute période sur un petit nuage a sa fin.
Une dernière soirée catastrophique, où l’illusion s’effondre : celle de penser que « tout allait bien », ou que tout pouvait continuer à aller bien. Or, c’est sans compter l’instabilité émotionnelle et mentale de certains, et ici, de Billy. Son suicide coupe totalement l’élan d’euphorie dans lequel nous nous trouvions tous, patients comme public. Et dans tout cela, qu’en est-il des infirmières ?
La focalisation est notamment faite sur l’une d’entre-elles, Mildred. Un personnage qui peut, je le crois, apparaître parfois comme détestable. Elle incarne le constant rappel à l’ordre, et par conséquent le rappel de la réalité dans laquelle ces hommes vivent, difficile à accepter après toutes ces aventures : celle d’être dans un hôpital psychiatrique. La plupart d’entre eux « ne vont pas bien », et même s’ils ne s’en rendent pas forcément compte, ils ont besoin d’aide, de tranquillité, pas d’un tel changement radical de mode vie. Mais alors, peut-on vraiment considérer Mildred comme détestable, si elle essaye simplement de mener à bien son travail, ce qui n’est certainement pas facile tous les jours ?
De la tragédie de Billy jusqu’à la dernière scène, le spectateur ne sait vraiment où se placer. Comment assimiler une telle perte ? Comment accepter que la vie dans cet hôpital continue comme elle l’a toujours fait ? Ou alors, on n’accepte pas, comme l’a fait Chief.
Voir McMurphy, le seul homme qui s’est donné la peine de lui parler, dans une sorte d’état végétal, s’en était trop pour lui. N’avoir pas d’autres choix que de respecter le souhait de son ami, qui préférait justement mourir qu’être dans cet état, s’en était trop pour lui. En quelques secondes seulement, une faille est provoquée dans le « cuckoo’s nest », le nid de coucou. Fenêtre brisée, le destin des patients leur appartient réellement, pour la première fois, à eux seuls. Vont-ils tout de même décider de rester ? Vont-ils s’enfuir, « s’envoler » ? Nous n’en saurons rien, mais le choix de Chief est, en tout cas, fait.
Qu’auriez-vous fait à sa place ?
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